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Anais de Lacharrière
 
 
 
Anais de Lacharrière
Associée
Reporting et consolidation

 
 
Reporting ESEF :
concilier exigences et maîtrise de la communication financière


Le Reporting ESEF (European Single Electronic Format) arrive à grands pas au sein des entreprises cotées. Face à cet enjeu, les directions métiers concernées s’interrogent sur l’ensemble de leur processus de communication financière.

A compter des exercices ouverts au 1er janvier 2020, les sociétés cotées sur un marché réglementé au sein de l'Union Européenne devront publier leurs rapports financiers annuels sous un format électronique unique européen (European Single Electronic Format ou ESEF). Cette obligation s’appliquera à tous les émetteurs soumis aux exigences de la directive Transparence. Elle est prévue en deux temps. En effet, pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2020, seuls les quatre états financiers consolidés seront concernés. Pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2022, toutes les annexes aux états financiers seront concernées, pas de manière détaillée mais en bloc.

Suivant les évolutions technologiques du numérique, cette nouvelle obligation traduit ainsi la volonté de la Commission Européenne d’améliorer l’accessibilité et la comparabilité des états financiers consolidés. La communauté financière pourra ainsi exploiter de manière plus efficace les rapports financiers annuels. Cette nouvelle exigence s’appuie sur le langage XbRL qui est déjà utilisé dans certains secteurs réglementés comme le secteur bancaire ou les assurances. Aux États-Unis, la SEC (Securities Exchange Commission) a imposé le format XBRL pour la collecte des comptes annuels. Ce langage est un langage universel d’échange de données informatisées. Il repose sur l’étiquetage (ou « tagging ») des données pour que les outils informatiques puissent les échanger. Suite à une consultation, l’ESMA - en charge de la rédaction des normes sur le format électronique à déposer- a défini que le format Inline XBRL était la technologie la plus appropriée, ce qui permet d’inclure le langage XBRL dans un document HTML.

Dans le domaine des états financiers consolidés en normes IFRS, la définition du format ou « taxonomie » défini par l’ESEF s’appuie sur la taxonomie IFRS mise à jour chaque année par la fondation IFRS. Les normes IFRS évoluant, cette taxonomie n’est pas figée et évoluera au gré des changements du référentiel comptable international. Le balisage des données remontées devra ainsi être mis à jour régulièrement.


Repenser le processus de communication financière dans son ensemble

Comme toujours, il est important d’avoir une vision sur le long terme du projet. Ainsi, il est fondamental de se projeter sur le produit fini qui sera demandé au 1er janvier 2022. Il ne faut pas se focaliser uniquement sur la première étape même si cela nécessite un investissement plus important au démarrage. En effet, choisir un outil qui permette de répondre aux deux étapes du projet est crucial. Dans ce contexte, les échanges avec les éditeurs doivent constituer un point d’attention particulier car leur niveau de maturité par rapport à l’attendu est parfois divers.

L’enjeu central pour les directions financières concernées est de saisir l’opportunité de ce changement de format de publication pour réfléchir au processus de communication financière dans son ensemble. En effet, la préparation du Document de Référence qui intègre le rapport financier annuel est un processus qui implique de nombreux contributeurs au sein d’un Groupe, tant internes que parfois externes. Tous les embarquer dans ce projet et en profiter pour les aider à mieux travailler ensemble, de manière collaborative avec des outils qui le permettent est un vrai défi. Remettre à plat ce processus aujourd’hui le plus souvent long, manuel et itératif pourra permettre sans aucun doute de gagner en efficacité, et réduire ses délais de publication.

Enfin, il ne faut pas oublier que l’un des objectifs du reporting ESEF est de mettre à disposition de robots qui scruteront internet, des indicateurs financiers afin de permettre des analyses financières mais aussi sectorielles plus efficaces et rapides. Cet accès à des données qui permettent de comparer les entreprises d’un même secteur ou d’accéder aisément à des informations financières est un enjeu important de communication. Bien sûr cela va contribuer à une plus grande homogénéité dans l’analyse des états financiers mais pour cela, il faudra se poser les bonnes questions, revoir éventuellement les éléments financiers sur lesquels le groupe communique et veiller à ce que les données financières ne soient pas mal interprétées. Comme toujours, l’équilibre entre les exigences des régulateurs et la gestion des risques d’une mauvaise interprétation des données financières sera à trouver.


Tribune parue dans le magazine Option Finance du 02 mars 2020.

 
 

 
 
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