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Nicolas Tixier |
Associé
Transaction Advisory Services
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Hydrogène : le nouvel or vert ?
Airbus a dévoilé en septembre 2020 trois concepts d’avions à hydrogène avec pour ambition une mise en service en 2035. Il s’agit bien ici d’ambition car le développement d’un tel appareil suppose la remise à plat de nombreux aspects en matière de conception des cellules.
L’un des principaux sujets portera sur le dimensionnement et l’implantation des réservoirs. Les conditions de sécurité requises et le volume occupé par l’hydrogène induisent de nouvelles contraintes techniques. Cette exigence pourrait avoir un certain impact sur le profil des futurs avions.
Ces projets, dont l’horizon de temps apparait court au regard de leur complexité, sont une réponse à la fois à la crise de la Covid-19 et aux engagements de réduction des émissions du secteur aéronautique initiés avant la pandémie. Les bureaux d’études ont donc de beaux sujets devant eux, qui seront en partie financés par le plan de relance. Faire d’une crise, une opportunité ! C’est une formidable occasion de relancer un secteur dans lequel aucun nouvel avion ne se profilait.
Mais s’il s’agit de répondre à des enjeux environnementaux, il ne faut pas faire table rase du passé. La flotte en service partout dans le monde ne sera pas remplacée du jour au lendemain par des avions à hydrogène. Les carnets de commandes des avionneurs restent pleins, même si la Covid en a décalé l’horizon et ralenti les cadences de production. Il ne faut donc pas négliger les programmes existants de développement de biocarburants ou de carburants de synthèse. On notera d’ailleurs qu’il existe déjà des projets de production de kérosène de synthèse à base d’hydrogène.
Mais encore faut-il que cet hydrogène soit vert dans sa production. Aujourd’hui, la majorité de l’hydrogène est « gris » car il est produit à partir d’énergies fossiles.
Et l’avion n’est que l’utilisateur final d’un hydrogène qu’il faudra produire et acheminer jusqu’aux aéroports. C’est ici, tout un secteur et une infrastructure qui sont à penser et à construire. Le sujet est donc plus large et touche également l’aménagement du territoire.
Le plan de relance n’a pas oublié cet aspect. Il prévoit un budget de 7 milliards d’euros pour développer une filière hydrogène décarbonée. Cette dernière permettra de répondre aux enjeux de mobilité verte au sens large (aérien, routier). L’hydrogène, la plus petite et la plus légère molécule de l’univers, a donc les plus grandes qualités qui soient. Elle peut favoriser les développements technologiques, faire voler des avions et contribuer à l’indépendance énergétique sans nuire à l’environnement !
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