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Denis Chesseron |
Directeur Administratif et Financier adjoint de Veolia,
Membre du comité de direction du groupe |
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Propos recueillis par Agnès de Ribet, Directrice du Marketing et de la Communication, le 9 avril 2020.
AR : A l’origine ma question allait porter sur les ambitions de Veolia et son plan stratégique pour les années à venir, mais je préfère être dans l’instantanéité : comment vous organisez-vous actuellement ?
Nous analysons les impacts sur les activités, les mesures d’adaptation que l’on va mettre en œuvre pour les prochaines semaines et au-delà. Les objectifs 2020 de Veolia ont été suspendus. Notre dividende a été réduit d’un euro par action à 50 centimes et tout cela a été verbalisé dans un communiqué de presse sorti ces jours-ci.
Par ailleurs, notre Assemblée Générale a été maintenue le 22 avril à huis clos, ce qui est le dispositif de grand nombre d’entreprises en ce moment. Et bien entendu nous allons publier nos comptes du 1er trimestre, à travers une communication au marché début mai.
Face à la crise sanitaire, Veolia en tant que fournisseur de services essentiels est totalement mobilisée pour assurer la continuité de ses services tout en protégeant la santé de ses salariés, les deux priorités absolues du groupe. La quasi totalité des usines du groupe est en fonctionnement avec des variations de volumes qui diffèrent selon les activités. En effet, Des activités sont perturbées, comme les travaux ou l’activité liée aux déchets toxiques qui est de taille, et affectée par les volumes. Sans oublier les services énergétiques, impactés par la fermeture des bureaux et des usines.
C’est à plusieurs endroits que nous portons donc notre vigilance, mais heureusement nous sommes moins affectés que d’autres activités.
La fonction Finance fait remarquablement face. Comme je vous le disais au début de notre entretien, nous allons préparer nos résultats, mais aussi des estimations et simulations des semaines et mois qui s’annoncent. Car nous suivons cette ligne évolutive à l’unisson dans l’ensemble de nos géographies. Et l’Europe, où le groupe Véolia est très présent, fait l’objet d’une attention particulière.
Dans ces périodes, la communication est encore plus attendue qu’en temps normal, avez-vous changé vos dispositifs ?
Nous communiquons via énormément de canaux pour être au plus près de nos équipes et de l’ensemble de nos métiers.
Notre site internet est un vivier d’informations tant pour l’interne que pour l’externe, notre intranet est une boussole ! Pour la finance nous communiquons encore davantage via notre intranet dédié et organisons avec le directeur financier du groupe des calls réguliers avec l’ensemble des financiers de nos BU’s.
Nous avons mis en place un comité de crise quotidien avec notamment la présence des fonctions support ainsi que les représentants des différentes zones. Nous sommes, malgré notre taille, un groupe de proximité : à titre d’exemple, en interne nous avons lancé des dispositifs de communication de la part de notre Président via sms.
Compte tenu de la diversité des métiers, tout le monde n’a pas d’ordinateur chez nous, aussi nous aussi nous semble-t-il judicieux et équitable de toucher toutes les populations, y compris les « opérationnels au plus près des opérations » oserais-je dire. Chez Veolia, un éboueur doit percevoir l’identité et la solidarité du groupe, tout comme nos cadres.
Enfin, en tant que prestataire de services essentiels nous avons aussi de nombreuses interactions avec les pouvoirs publics.
Comme toutes les entreprises en ce moment, nous apprenons aussi en marchant... Et puis il faut penser à l’après. Notre siège, d’ailleurs, est resté ouvert depuis le 16 mars.
Nous sommes une cinquantaine à y être présents pour établir un plan de continuité d’activité digne de ce nom, contre les 2 000 collaborateurs habituels.
Le télétravail a été généralisé comme pour tout le monde, mais il faut avouer que même si cela montre une agilité des groupes à s’adapter, il n’en demeure pas moins que nous avons tous besoin de contact. D’échange. De nous retrouver. Le management est une affaire de sensitivité pour ce qui me concerne, j’ai besoin de « percevoir » ceux qui m’entourent.
Comment votre rôle et votre organisation s’adaptent-ils à la stratégie du moment ?
Tous les Hommes de la Finance (au sens large et figuré) sont en ligne et sur le pont, sans relâche, car le cash est primordial pour la continuité de la vie du groupe (et de toutes les entreprises). C’est là où l’ensemble de nos DAF sont à la manœuvre.
Là sincèrement, nous nous consacrons plutôt à ce que j’appelle les missions régaliennes en particulier le suivi du cash.
Les projets très avancés comme de nouveaux ERP qui devaient se mettre en place cet été, ou à la fin du printemps, sont maintenus, les nouveaux ont été mis entre parenthèses compte tenu de l’ensemble des sujets à traiter, mais la communauté Finance, composée de femmes et d’hommes chevronnés, est structurellement organisée pour faire preuve d’agilité.
En 2018, nous avons recruté pour avoir une personne dédiée qui a pour mission de s’occuper de la transformation Finance, notamment en lien avec Grant Thornton et, à la suite de la demande du comité d’audit, nous avons défini ce qu’était une « recherche de la connaissance du coût de la fonction finance ».
Il faut avoir de bons sachants de ces sujets en interne !
Depuis nous avons lancé un programme de transformation de la fonction, dénommé Finance in Motion et basé sur 3 préceptes -Inspire, impulse and Innovate- dont les fondamentaux restent le capital humain, les process, l’organisation et la technologie.
Nous avons fait un diagnostic de nos 45 BU depuis plusieurs années et lancé nombre d’initiatives sur l’ensemble de « nos » pays.
Veolia n’est pas un groupe encore complètement industrialisé sur ces sujets.
La « transfo » ce n’est pas qu’optimiser des process c’est aussi, c’est surtout ( !) un état d’esprit.
On a lancé des communautés, on a énormément communiqué, et aujourd’hui l’ensemble est dans ce « move » là oserais-je dire (une organisation par CSP, un peu plus de mutualisation etc.). Les structures qui sont digitalisées et centralisées sont celles qui s’en sortent le mieux dans l’appréhension des enjeux actuels.
Laissez-moi vous donner un exemple tout simple : pour une entreprise qui vit encore avec des factures fournisseurs papier, le télétravail est compliqué, voire impossible...
Nous avons, avec la mise en place de ces KPI’s, des objectifs relativement classiques mais avec une meilleure connaissance de nos dispositifs globaux.
Nous sommes efficients : une académie digitale a été lancée pour les Financier(e)s : on avait 3% de collaborateurs certifiés en 2018 et notre objectif est d’être à 100% en 2021.
Les femmes « at Executive position » (CFO de BU ou grandes fonctions corporate) ont vu la même croissance : on avait fixé 40% en 2021 on était déjà à 40% en décembre 2019 ! ce qui est une excellente nouvelle !
On a encore beaucoup à faire et nous avons défini une road map applicative dans un certain nombre de fonctions y compris sur la Finance.
Votre aide a été vraiment précieuse sur les projets de RPA. Beaucoup a été fait là-dessus ! Et sur les autres volets de la finance, nous monitorons avec attention le suivi du développement, le M&A, le contrôle interne, et le suivi du cash, qui sont des objectifs, dirons-nous, assez traditionnels.
Voilà la photo d’ensemble !
Ce ne sont pas des projets modestes, mais de gros chantiers ! Comment qualifieriez-vous donc l’apport et la relation que vous avez avec Grant Thornton dans tout ce processus ?
Cela prend du temps de rentrer dans un grand groupe comme Veolia, de construire une relation. C’est une question de femmes et d’hommes, à travers différents pays.
Cette relation de confiance qui est indispensable, se construit, elle ne s’érige pas. Il faut du vécu.
Pour être précis, vous avez fait des missions clés en matière de transformation. Nous avons échangé avec votre Président, Robert Dambo, et cette confiance s’est instaurée. Avec lui et avec les équipes.
Le fait de faire appel à un prestataire global ici au « niveau siège », est très important dans la relation globale avec Grant Thornton ; en cas de difficulté pour une mission nous pouvons communiquer avec un interlocuteur clairement défini qui permet d’appréhender, de comprendre l’enjeu d’une difficulté éventuelle à l’autre bout de la planète.
Pour un grand groupe comme Veolia il est important d’avoir cette relation là avec les associé(e)s parisien(ne)s de Grant Thornton, car ils représentent votre groupe dans le monde entier… Je suis très sensible à cela. Et je n’hésite pas à décrocher mon téléphone directement et personnellement, ce qui montre combien cette notion de confiance est primordiale.
Les missions menées par Grant Thornton sont autour de la transformation de la fonction Finance, aussi avons-nous initié une relation avec Christophe Radepont, qui nous a aidés sur des diagnostics de mise en place de CSP, des sujets de robotisation, des missions de change management et de transformation, de co-construction véritable.
Et puis Emmanuelle Muller-Schrapp qui est notre principale interlocutrice, est celle qui « suit » la relation Veolia à travers des Business reviews régulières, et avec qui nous faisons le point régulièrement sur tous ces projets. Vos associés sont très qualifiés et inspirent confiance !
Si je devais résumer les 4 points-clés de la relation de Grant Thornton avec nous ils seraient : la confiance, le professionnalisme, l’écoute et la rigueur.
L’écoute c’est LA qualité absolue.
Et Grant Thornton a parfaitement compris, grâce à cette écoute, la culture de Veolia. C’est un point essentiel dans une relation cabinet-entreprise, d’inspirer cela, car cela intervient dans tous nos périmètres locaux.
Le contact est essentiel. Au-delà d’un haut niveau de technicité, c’est ce qui différencie une relation sur le long terme.
Je pense que le facteur clé différenciant, aujourd’hui, parmi les acteurs de l’Audit et du Conseil, c’est la relation. C’est la transparence, c’est l’honnêteté de la relation.
Ce qui prime c’est ce que l’on est capable de tisser en prenant le temps, c’est l’empathie, l’intérêt sincère que l’on a pour la personne que l’on a en face de nous.
On pense toujours trivialement que ce sont les honoraires, mais dans la vraie vie on choisit les personnalités avec lesquelles on aimera travailler.
Le mot de la fin, c’est bien le supplément d’âme.
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