Isadora, vous avez présenté votre collection pendant 2 mois au Printemps Haussmann à l’espace luxe, aux côtés de quelques-unes des plus grandes marques du marché. Or, il y a à peine plus de deux ans, vous étiez encore une experte en communication numérique, dans une agence média travaillant pour de grands groupes internationaux. Comment est-ce possible ?
C’est pendant mes études de commerce, après avoir lancé avec une amie, une collection de prêt à porter « jeunes créateurs » pour les Galeries Lafayette, que j’ai attrapé le virus. Après plus de 10 ans dans les médias et avoir vécu l’incroyable évolution du digital, l’aspect créatif me manquait, alors je n’ai pas pu résister. J’avais envie de devenir entrepreneur, je me suis lancée avec quelques convictions.
Quelles étaient donc ces convictions assez fortes pour vous faire faire un tel saut ? Et pourquoi la peau de poisson ?
D’abord je considérais que le sac à main était non seulement un accessoire important, pour la femme, sa boîte de pandore, un compagnon qui ne la quitte pratiquement jamais, mais qu’il devrait pour cette raison, au-delà de son esthétique, apporter des innovations fonctionnelles, pratiques, que je pensais indispensables.
Je savais bien que pour beaucoup de femmes ce qui compte avant tout c’est d’arborer un sac portant une prestigieuse signature. Le sac devenant ainsi un ambassadeur témoignant du statut, du rang et des moyens de celle qui le porte. La fonctionnalité du sac n’étant pas, dans ce cas, une priorité.
J’avais un autre projet : concevoir des sacs, beaux, bien sûr, mais je voulais simplifier la vie des femmes aux multiples facettes en proposant des sacs qui puissent aussi bien s’adapter à leur mode de vie pluriel et à leur style. C’est pourquoi j’ai conçu des sacs modulables, personnalisables et responsables. Pour des femmes élégantes, déterminées, autonomes, n’ayant pas besoin de se rassurer et de montrer « à tout prix » qu’elles existent.
Et qu’apportez-vous de nouveau avec vos sacs ?
Eh bien, notamment la peau de poisson. Cette matière fait partie de mes innovations (à ne pas confondre avec le galuchat). En pleine introspection sur ma consommation, j’avais également le souhait de proposer des matériaux éthiques et durables, comme le Maritime Leather. Les peaux (saumon, perche, loup de mer) que j’utilise viennent de l’industrie agroalimentaire et sont ensuite recyclées en produit de luxe. Quelle valeur ajoutée ! Le traitement final de la peau de poisson apportant chic, glamour et …originalité.
Par ailleurs, c’est un matériaux surprenant qui au-delà de ses multiples apparences est solide, mince et flexible.
Comme l’esthétique de mes produits. J’ai fait le choix d’un design qui se joue des conventions : couleurs électriques, formes géométriques qui fleurent bon les eighties et l’Art Déco.
Derrière cette esthétique j’aime proposer ce que j’appelle de la modularité ludique. Par exemple le MINI PRYSM peut se porter de plus de 7 façons différentes ! Chacun des autres produits de la collection ont leur propre fonctionnalité.
Et pour les fabriquer ?
Chaque modèle est pensé, dessiné et réalisé à Paris.
Je mets un point d’honneur à travailler avec des partenaires français et européens pour assurer un contrôle strict de la qualité de mes produits, des conditions de travail et du respect des normes traitant de l’impact sur l’environnement.
Les cuirs sont choisis avec le plus grand soin dans des tanneries italiennes et portugaises. Le cuir de poisson est quant à lui sélectionné et transformé par une tannerie familiale en Islande, riche d’une expérience de plus de vingt ans, utilisant la puissance de la nature dans son processus de production. Le tannage et le processus de coloration demandent d‘importantes ressources en eau chaude et ils ont la chance de disposer d‘une eau abondante d‘origine géothermique, une énergie renouvelable et respectueuse de l‘environnement. D‘autre part, l’électricité provient d‘une centrale hydroélectrique. Exotique ou soucieux de l‘environnement? Mais pourquoi pas les deux?
Les clientes sont au rendez-vous ?
Il faut évidemment aller à leur rencontre. Et c’est ce que je fais. Les Fashion-Week par exemple, Le Printemps est aussi un exemple. J’ai d’autres points de vente, souvent prestigieux, où mes sacs sont exposés. Comme les plus grands grands hôtels et palaces. Et aussi des multi-marques en France et à l’étranger…et bien sûr en Chine.
Mais ce n’est encore qu’un début !
isadoralimare.com
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